LA RELIGION ROMAINE


Les Romains se considéraient comme le peuple le plus religieux du monde. Cicéron a ainsi pu écrire : « …en religion, je veux dire dans le culte des dieux, nous sommes de loin les premiers » ( …religione, id est cultu deorum, multo superiores : N.D. 2, 3 ), et encore « en piété et en religion nous venons en tête des nations » ( pietate ac religione omnes gentes superavimus : har. resp . 19 ).
La religio implique l'existence de liens inéluctables entre le monde humain et le monde divin. Pour les Romains, les relations entre l'homme et la divinité peuvent être bonnes ou mauvaises, mais elles existent nécessairement. L'homme va donc chercher à se concilier la bienveillance des dieux et à éviter leur colère.
Les dieux romains sont fonctionnels : chaque divinité se définit par une compétence spécifique. Ainsi Ceres , par exemple, dont le nom est formé sur la même racine que le verbe crescere « croître », est préposée à la croissance ( en particulier des blés ), elle patronne les moissons.
Mais la religion romaine est très ouverte, accueillante aux dieux étrangers, en premier lieu ceux des Etrusques et des Grecs, peuples avec lesquels Rome entretient des relations économiques. Les Grecs sont aussi des Indo-Européens, leurs dieux ressemblent aux dieux romains, mais eux ont une riche mythologie. Quand deux divinités, l'une romaine et l'autre grecque, ont une même fonction, on fait l'équivalence, et ainsi, peu à peu, toutes les légendes grecques s'appliquent aux anciens dieux romains. Ce phénomène est appelé syncrétisme.
Reprenons l'exemple de Cérès. En Grèce aussi, une déesse patronne les moissons : c'est Démèter. A la suite de Démèter, Cérès va être considérée comme fille de Saturne, mère de Proserpine, et sa compétence s'élargit ( relations avec le monde souterrain ).