DIEUX et DEESSES


Vénus

La légende troyenne a sans doute favorisé le développement de la déesse latine Venus , personnification de l'idée de séduction (concept qui s'est élargi du domaine sacré au domaine profane, en particulier au contact de l'Aphrodite grecque et de la Turan étrusque) : le mythe correspondait à la nature de la déesse, en faisant de la spécialiste de l'obtention de la faveur divine la protectrice attitrée des Enéades (puisque Vénus, homologue d'Aphrodite, était la mère d'Enée).
César (101 – 44 avant J.-C.) a repris avec force la doctrine de la légende troyenne en élevant un temple à Venus Genetrix ( = Vénus Mère). C'est avant la bataille de Pharsale (en 48, contre Pompée) qu'il fit le vœu de construire un temple à la déesse, temple qui fut dédié avant même la fin de la construction, en 46, sur le nouveau forum que César faisait aménager. Venus y reçut l'épithète de Genetrix en tant que mère des Romains-Enéades et particulièrement de la famille des Iulii (prétention reposant sur le rapprochement Iulus / Iulius).
La déesse fut aussi honorée à Rome sous diverses autres épithètes : Verticordia (« qui change les cœurs »), Erycina (du nom du sanctuaire du mont Eryx en Sicile, où les Romains avaient remporté une victoire contre les Carthaginois), Felix (« qui donne bonheur et prospérité »), Victrix (« victorieuse »).
Les poètes l'ont souvent nommée Cytherea ou Cypris , en vertu du syncrétisme et des légendes entourant Aphrodite. Lucrèce ouvre son poème sur la Nature par une invocation à Vénus.
Le mois d'avril et le vendredi lui doivent leur nom.




Junon

Iuno était honorée dans tout le Latium (Rome, Lanuvium, Tibur…). Dumézil a reconnu en elle un type de déesse multivalente (à Lanuvium, elle est nettement trifonctionnelle). Son nom est formé sur la racine iun- qui exprime la  "jeunesse" , "la force vitale" .A Rome elle apparaît surtout comme souveraine ( Regina ) et protectrice des naissances et des femmes ( Lucina ," celle qui met au jour ").
Junon faisait partie de la triade capitoline, honorée dans le grand temple du Capitole, avec Jupiter et Minerve. Elle y occupait la cella de gauche et y portait l'épithète de Regina.
C'est aussi sous le nom de Regina qu'elle était honorée dans le temple de l'Aventin. Iuno Moneta , "l'Avertisseuse", possédait un temple sur la citadelle (autre sommet du Capitole) ; l'installation près de ce temple d'un atelier où on frappait les pièces est à l'origine de notre "monnaie". Iuno Lucina avait son temple sur l'Esquilin ; c'est à elle que s'adressait la fête du 1 er mars, les Matronalia . Le temple de Iuno Sospita , la "Salvatrice", était situé sur le forum Holitorium . Les calendes de chaque mois étaient consacrées à Junon (et à Janus) et Iuno Covella était invoquée pour aider à la naissance de l'astre lunaire. A la fête des Lupercales (15 février), c'est Iuno Februata qui était concernée. La fête des Nonae Caprotinae , le 7 juillet, a valu à Iuno l'épithète de Caprotina . Les épithètes courantes de Iuga ou Pronuba indiquent sa compétence sur les mariages.
Dans l'histoire légendaire, les oies consacrées à la déesse auraient sauvé le Capitole d'une attaque des Gaulois en 390 avant J.-C.
Son homologue grecque est Héra.
Le mois de juin lui doit son nom.




Minerve

Le nom de la déesse Minerua se rattache à une racine qui signale les activités de l'esprit. Elle est la protectrice des artisans, des artistes et des maîtres d'école.
Minerua est associée à Iuppiter dans le grand temple du Capitole, comme Iuno.
Son homologue grecque est Athéna, à qui elle doit sans doute son aspect de déesse guerrière. Comme elle, elle est parfois appelée Pallas.
Le Palladium , « statue d'origine céleste de Minerve en armes » (Ovide, F . 6, 421), conservé dans le sanctuaire de Vesta, était un talisman, garant de souveraineté.