Cincinnatus appelé à la dictature alors qu'il labourait ses champs


Sebastiano Ricci
1659-1734



LE TABLEAU

Huile sur toile



LE PEINTRE


Sebastiano Ricci
Belluno 1659 - Venise 1734

Après avoir étudié à Venise, il travailla dans de nombreuses villes italiennes. Il séjourna à Londres, à Paris, à Vienne (château de Schönbrunn), élargissant ainsi sa culture picturale et laissant partout des ouvrages. Il joua un rôle déterminant dans l'évolution de la peinture vénitienne.
Auteur de paysages, de retables, il fut surtout un habile décorateur dont l'art éclectique reflète différentes influences : Véronèse, les Carrache, P. de Cortone...
A la fin de sa vie, ses oeuvres portent la marque de l'esprit rococo et annoncent Tiepolo par l'éclat des couleurs, la nervosité des formes, le faste et le mouvement des mises en scène.

THEME


L' épisode de la dictature de Cincinnatus se situe dans les débuts de la République romaine, vers le milieu du Vème siècle. Rome est en guerre contre les Eques, les combats se prolongent et le recours à la dictature apparaît nécessaire. Cette histoire nous est rapportée entre autres par Tite-Live, Florus et l'auteur du de viris illlustribus Vrbis Romae .

DESCRIPTION DU TABLEAU


Ce tableau présente une scène de rencontre, de discussion, qui s'ordonne autour du personnage central. Debout, casqué et cuirassé, celui-ci désigne de sa main gauche la ville à l'arrière-plan ; son habillement suggère un contexte de guerre. Au premier plan, deux personnages, un homme assis et une femme agenouillée, sont tournés vers lui. Les lignes joignant leurs trois têtes et celle dessinée par les cuisses des deux personnages de premier plan forment un triangle au centre de la composition, souligné aussi par les rappels de couleurs. Cependant la femme est un peu à l'écart du groupe constitué par les deux hommes déjà cités et un troisième, un peu en retrait à la droite du personnage central : ce qui est important, c'est le vêtement qu'elle apporte, dont la couleur éclatante contraste avec la tonalité plutôt sombre de l'ensemble, et non elle-même.
La diagonale qui va des arbres du coin supérieur gauche à la ville, en passant par la tête de l'homme en retrait et le bras du guerrier est soutenue par celle que forment le siège et l'outil de l'homme assis : ce dernier est appelé à rejoindre la ville pour la servir. La roue au tout premier plan, que montre peut-être l'homme assis, symbolise sans doute l'interruption nécessaire de son activité agricole.


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